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Les démons de Jesús.

By   /   26 décembre 2006  /   No Comments

Un coffret 5 DVDs regroupant autant de pièces plus ou moins essentielles de la filmographie foisonnante de l’Espagnol Jess Franco (dont trois de chez Eurociné, ouéééé !) est en vente libre depuis quelques semaines pour un prix dérisoire. Les films proposés sont les suivants : – Le Sadique Baron Von Klaus (1962) – La Comtesse noire (1973) – Exorcisme et messes noires (1979) – 99 femmes (1969) – Bloody Judge (1970) Pour ceux que cela intéresse, voici quelques notules en détaillant plus précisément le contenu :

Un coffret 5 DVDs regroupant autant de pièces plus ou moins essentielles de la filmographie foisonnante de l’Espagnol Jess Franco (dont trois de chez Eurociné, ouéééé !) est en vente libre depuis quelques semaines pour un prix dérisoire. Les films proposés sont les suivants : – Le Sadique Baron Von Klaus (1962) – La Comtesse noire (1973) – Exorcisme et messes noires (1979) – 99 femmes (1969) – Bloody Judge (1970) Pour ceux que cela intéresse, voici quelques notules en détaillant plus précisément le contenu :

Commençons par le commencement. Cette année-là, le rock?n?roll venait d?ouvrir ses ailes. Dans son coin, il chantait « Belles, Belles, Belles » et le public aimait ça. Cette année-là, on pouvait dire aussi que déjà, les Beatles était quatre garçons dans le vent et que, l?orsqu?on y repense – et moins on oublie -, quelle joie n?était-ce pas que d?être l?idole des jeunes pour les fans qui cassaient les fauteuils !.. En somme, si l?on se risque à tirer un premier bilan de cette année-là, d?après ce qu?un certain chanteur populaire nous en dit, on pourrait affirmer qu?apparemment, tout baignait dans la choucroute nonobstant quelques malheureux bris de strapontins, mais bon, les gens s?amusent comme il peuvent, là n?est pas la question et d?ailleurs, qui sommes-nous pour juger ? Non, le problème ? et c?est précisément là où je voulais en venir ? c?est que cette année-là également, c?était l?année où Jess Franco filmait pour le compte de la société Eurociné des scènes de tortures ignominieuses à base de femme à poil, consistant en des roussissements de tétons avec les braises de la cheminée effectués par un sadique en pleine crise d?occultisme. Et ça, c?est curieux, mais Claude François ne s?en est pas tellement vanté dans ses chansons ! C?était l?année… 62, donc. Et le film c?est « __Le Sadique Baron Von Klaus__ », avec l?excellent Howard Vernon dans le rôle du baron vieux et le pas terrible Hugo Blanco dans le rôle du baron jeune. Alors auréolés de la gloire d?un précédent – et Horrible ? « Docteur Orloff », Jess Franco et Howard Vernon décidaient d?ajouter une pièce supplémentaire à leur collection de gargouilles expressionnistes sous la forme d?un étrange whodonit au coupable désigné d?avance (si au bout d?un quart d?heure vous cherchez encore le meurtrier, c?est que vous êtes très nuls en devinage de fin de film !). Avec son étonnante bande son jazzy (signée par le futur fidèle Daniel White) et ses faux raccords neigeux tournés dans le nord de l?Espagne dans un beau scope noir et blanc, le Sadique Baron von Klaus constitue l?une des premières collaborations de Franco avec le producteur Marius Lesoeur et sa compagnie d?Eurocinoques laquelle connaîtra bientôt, avec ou sans l?Espagnol, les développements nanars que l?on sait. Le film se signale toujours comme un classique de l?âge de pierre du cinéaste madrilène. Ici, non point encore de cannibales ibériques mâchouillant sans conviction des steaks tartares au coin du bois car cette année-là, voyez vous, les fusibles n?avaient pas encore tous fondus.  »Howard Vernon, expressionniste suisse. » Deux choses importantes à signaler toutefois concernant cette édition : Elle a été confectionnée à partir d?un copie française du film avec pour résultat que la scène de torture / bondage décrite plus haut n?y apparaît pas intégralement (alors qu?elle figure bien, en revanche, dans l?édition américaine). Les grands responsables de tout ça sont bien évidemment ces messieurs les ronds-de-cuir qui jouaient du ciseau dans la commission de contrôle de l?époque avec pour mission de nous empêcher de devenir nous-mêmes des tueurs sadiques par un phénomène de mimétisme comportemental que les psychologues de bazar (section cinéma) ont depuis longtemps mis en lumière. Une nouvelle occasion de maugréer pour les preuxs chevaliers du bis  »uncut ». Les autres feront contre mauvaise fortune bon coeur, quitte, le jour où ils découvriront la scène sur une édition Z1 pirate, à adopter la phrase de Sam Sheppard dans Paris, Texas : « Là, je ne sais plus trop quoi dire, c?était plus facile juste quand je t?imaginais? ». A noter également que cette édition est en tout point identique au DVD qui avait paru avec le magazine Mad Movies. Elle fera par conséquent double emploi à l?abonné et c?est ballot. Et pour peu que vous soyez déjà en possession de la vieille VHS de chez Ciné 7, imaginez pour qui vous allez passer le jour où quelqu?un s?invitera chez vous et y découvrira TROIS exemplaires identiques du « Sadique Baron Von Klaus » ! Okay, vous aviez déjà « Vivre Pour Survivre » dans 12 éditions différentes dont une turque alors vous n?êtes plus à ça près, mais tout de même, c?est des tournées à finir sa vie dans la misère affective ! Heureusement, l?éditeur  »Opening » a pensé à tout. A défaut de trouver dans la vraie vie la perle rare qui saura vous aimer malgré votre infâme vidéothèque, vous pourrez toujours vous consoler en vous roulant dans le stupre en compagnie de cette bougresse de Lina Romay, à peine 20 ans, toutes ses dents, la moue boudeuse, le regard myope et la foufoune  »uncut » pendant les 90 minutes que durent « __La Comtesse Noire__ », deuxième film du coffret et pierre angulaire du film de  »vampire sexuel ». Un film qui a connu une histoire mouvementée, tantôt censuré, tantôt caviardé d?inserts hard (faudrait savoir !) et exploité sous les titres les plus débiles, de la « Comtesse Noire » à « La Comtesse aux seins nus » en passant par « Les Avaleuses », « Jacula » ou encore « La Ninja moite » (non, non, là, c?est moi qui rajoute !).  »Cap’tain Marius présente : La Comtesse Hapoil. » La trame fantastique du scénario (une vampiresse se nourrit de ses victimes en aspirant leur « fluide vital » par des pratiques que la morale réprouve) n?est que prétexte à une débauche de scènes érotiques où il est avant tout question pour Jess Franco de s?attarder sur les entrecuisses du casting féminin, ce qui fait du film une ?uvre extrêmement touffue. On pourra reprocher à Franco de trop se désintéresser de son sujet de départ pour s?épanouir sur le mode du  »soft porn » binaire (cul / blabla / cul / blabla, etc.) dont les scènes s?étirent souvent trop en longueur. Au surplus, l?ignoble et incessante musique d?ascenseur de Daniel White n?aide en rien, cette fois, à passer le cap. Il y a aussi que tout cela est mis en scène avec tant d?affectation et de sérieux que le symbolisme de la chose en devient quelque peu indigeste (je pense particulièrement à la scène où Lina Romay fait l?amour avec son lit) si bien que lorsqu?on ne flirte pas avec l?auteurisme chiant, on n?est jamais très loin du ridicule (sans toutefois y sombrer, soyons chics). L?ensemble reste dans son traitement dans le plus pur style de Jess Franco avec ses plans défocalisés, ses zooms dantesques, ses visages en très, mais alors très, gros plans, ses décors naturels choisis avec soin (le film a été tourné sur l?île de Madère et sa géographie étonnante qui est un mélange entre la côte d?Azur, l?Amazonie et la Creuse) et il reste suffisamment de bonnes idées dans le film pour que cela se laisse suivre. La moindre n?est pas d?avoir transformé Lina Romay en une créature muette, sorte d?allégorie de la pulsion érotico morbide. A noter la courte apparition à l?écran du Docteur Orloff (interprété par Jean-Pierre Bouyxou) en médium inquiétant et de Jess Franco lui-même dans un rôle de proto Fox Mulder préoccupé.  »Jean-Pierre Bouyxou, spécialiste du cinéma bis le jour, Dr Orloff la nuit. » C?est le même Jess Franco qui tient la vedette du film suivant, le troisième et dernier de chez Eurociné présenté dans le coffret : « __Exorcisme et Messes Noires__ », tout aussi jusqu?au boutiste et quasiment aussi rempli de fesse que le précédent, mais qui suscite davantage l?adhésion grâce à son côté délirant et franc-tireur. L?histoire est celle d?un groupe de chauds lapins parisiens qui organisent de fausses messes noires dans les caves de l?Ile de la Cité pour le compte de quelque public bourgeois trié sur le volet qui, sitôt la messe dite, se mélange divers membres tout nus à même le sol dans de folles parties de macumba sexuelles. Et tout ça, ma brave dame, dans un coffret 5 DVDs vendu chez Auchan ! Cela donnerait presque envie de monter à Paris pour en être, s?il ne rôdait dans le coin un curé psychopathe prenant le faux pour le vrai et le vrai? pour le vrai aussi, et qui, après avoir ruminé sa colère en latin, se décide à exorciser toute la fine fleur de la capitale à coups de surin. Mais rassurez vous, bonnes gens, Olivier Mathot mène l?enquête? Si vous avez cru reconnaître dans le synopsis exposé ci-dessus le pitch du film « Le Sadique de Notre Dame » c?est normal car c?est pareil, mais attention. Comme pour « Une Vierge chez les Morts vivants » précédemment réédité en numérique, on aurait bien tort de balancer son antique VHS de chez  »Century Stars » aux orties lors de l?achat du DVD. Les deux montages (voulus ici par Jess Franco) sont si sensiblement différents qu?on a presque affaire à un tout autre film que celui qu?on connaissait en K7.  »Le plan le plus choquant du film : la combinaison brushing / veste à carreaux d’Olivier Mathot. » Quoiqu?il en soit, voilà bien une zèderie d?un mauvais goût très sûr où Jess Franco fait feu de tout bois (il est redoutable en curé fou) et qui réserve bien des surprises. Un des sommets de la bizarrerie Eurocinéenne – dans le bon sens du terme, s?entend – et qui a sans doute inspiré à Marius Lesoeur toutes ces affreuses déclinaisons dans les caves humides de l?Essonne, tel ce « Maniac Killer » chroniqué dans nos pages qu?on pourrait considérer face au film de Franco comme une sorte de revers nanar de la médaille.  »Le spectre de Jean Lefèbvre plane sur ce film. » Si dans nos petites têtes de nanarophiles ethnocentriques Jess Franco reste indissociable de la firme Eurociné, c?est oublier qu?il a ?uvré, et ?uvre encore, pour d?autres bayeurs de bisseries interlopes. Le coffret nous propose de quitter Eurociné pour nous intéresser à deux films du  »maestro de horror y sexo » produits pour le compte de l’Anglais Harry Allan Towers (dont on pourrait traduire le nom en français par « Henri-Alain Tours », mais cela ne présenterait guère d?intérêt). « __99 Femmes : Plaisirs Interdits à la Prison des Femmes__ » (L?Amour dans les prisons des femmes / Les Brûlantes) est un film de prison pour femmes même que, vu le titre, on s?en serait un peu douté. Nous voilà donc remplis d?effroi et d?excitation mêlés à l?idée de découvrir à nouveau l?un des films de ce genre où ont toujours pullulé les producteurs gagne-petit et les cinéastes à court d?idées qui se contentent d?enquiller les « scènes à faire » de leurs scénarios élimés (les Japonais sont tout de même plus brillants dans cet exercice).  »Snake Placid. » Et il faut bien reconnaître que d?entrée, le film de Franco tape franchement dans le cheapos, avec son vieux fort militaire désaffecté au bord d?une mer triste (on dirait Noirmoutier en novembre), ses 99 femmes qui sont à peine dix et ses petites plates-bandes de géranium à l?entrée de la prison (a-t-on déjà vu une matonne sadique planter des géraniums ? je vous le demande?). Malgré tout cela, le film, s?il ne s?écarte pas souvent du cliché, arrive à trouver un certain rythme et s?avère un peu moins stupide que de coutume, le scénario ayant eu la bonne idée d?opposer à la traditionnelle directrice acariâtre, une blonde matonne humaniste qui tente de faire dans le social et donne au film une petite portée politico philosophique assez inhabituelle. Comme pour le film suivant, la réalisation de Franco s?avère tout à fait impersonnelle, à l?exception d?une scène érotique floue qui porte indiscutablement sa marque. Pour le reste, on pourra toujours se délecter, au cours d?une scène d?évasion dans la jungle (quoi ?! La jungle à Noirmoutier ?!), de l?attaque d?un python sous Lexomil ou bien encore se réjouir de la présence de quelques têtes connues du cinéma normal : Mercedes McCambridge, ancienne actrice chez Orson Welles et Nicholas Ray – tombée depuis dans l?oubli, l?alcoolisme et les griffes de Jess Franco – interprète la méchante, tandis que Maria Schell, actrice autrichienne qui fût en son temps une concurrente sérieuse de Romy Schneider, joue le rôle de la dirlo compatissante.  »Mercedes McCambridge » Second film produit par Harry Towers et dernier fléau contenu dans cette boite de Pandore, voici « __Bloody Judge__ », vieille scie à costume réalisée à l?aube des années 70 en se fondant vaguement sur la biographie d?un notable anglais, Lord Jeffries, resté célèbre pour son sens aiguisé de la justice expéditive. Avec ses extérieurs luxuriants, son casting prestigieux et son budget, euh? moyen, le film n?a guère de mal à passer pour une superproduction à côté des quatre autres, mais s?avère être, hélas, le film le plus décevant du coffret. Tout juste permet-il d?affirmer que dans le genre  »yes man », Jesus « bon à tout faire » Franco vaut bien la concurrence, ce qui nous fait une belle jambe. Les raisons de ce demi ratage sont expliqués en détail dans un intéressant documentaire de William Lustig qui accompagne le film, il ne sera donc pas utile de trop s?étendre sur ce pourquoi le bloody mary a finalement tourné au jus de nave (en gros : désaccord entre Franco et Christopher Lee sur la direction à prendre, pressions diverses des nombreux coproducteurs, ajouts de scènes érotico gores frelatées dans le dos de l?acteur principal, etc).  »Christopher Lee » On ne retiendra du film que la composition intéressante de Christopher Lee en juge inquisiteur ainsi que la présence du toujours très bon Howard Vernon en bourreau (un rôle qui, selon Franco, se voulait un hommage à Boris Karloff). On oubliera le reste, à peine digne d?un Christian-Jacque anémique ou d?un Laurent Boutonnat en méforme.  »Howard Vernon a.k.a. Boris Orloff » Tant qu?à faire, on aurait préféré avoir droit à la place (ou à la place du premier film déjà paru) à un bon gros nanar de zombie cannibale bellifontain boulottant des starlettes en monokini, ce qui aurait donné une idée certes moins noble, mais plus complète de la filmographie pléthorique du bon Jesus. C?est vrai quoi, là, on nous montre ce qui est montrable, mais quid de « Célestine, bonne à tout faire » ? Quid de « Deux Espionnes avec un petit slip à fleur » ? Et « Chasseurs d?Hommes » alors, il va falloir qu?on l?édite nous-mêmes ?! Pour ce qui est des questions techniques et des bonus contenus dans ces DVDs, on notera que chaque film est présenté dans son format d?origine et bénéficie d?un mastering relativement correct (malgré la compression un peu médiocre de « 99 femmes » et les quelques défauts d?étalonnage couleur d?« Exorcisme et messes noires », chaque film est présenté en VF/VA mono d?origine, sauf « Bloody Judge » et « 99 femmes », uniquement en VF. Comme il en était de « Une vierge chez les morts-vivants » ou de « L?Oasis des morts vivants » précédemment parus chez le même éditeur, quatre des cinq films proposés sont accompagnés en bonus des précieuses interventions de Jess Franco (mais aussi de Lina Romay et Christopher Lee pour les films où ils se sentent concernés). L?occasion de retrouver un Jess Franco à la mémoire précise et à l?humour toujours ravageur (entre autres déclarations cocasses : « Je suis le petit Jésus et le Général Franco dans le même mec ! » ou « Je suis tellement anarchiste que je me fous complètement d?être anarchiste ! »).  »Jesús Franco. » Ce coffret est disponible un peu partout depuis début décembre 2006 pour un prix relativement modique (entre 15 et 20 ?), ce qui ne gâche rien.

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No Comments

  1. Alexis dit :

    Sylvester Stallone est mon acteur préféré! Je crois qu’il est très talentueux!

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