Le destin de beaucoup d’obscurs est que leur disparition passe parfois inaperçue : nous venons d’apprendre le décès de Jim Moss, second rôle récurrent du cinéma philippin, notamment dans les faux films américains tournés sur place. Le trépas de cet habitué des rôles d’hommes de main remonterait en fait à quelques mois, mais son collègue Nick Nicholson nous en a informés tout récemment (un cas comparable à celui de Mike Monty, cet autre expatrié aux Philippines dont nous avions découvert la mort avec plusieurs mois de retard). D’après nos informations, Jim Moss était un ancien marine stationné au Japon, demeuré en Asie après avoir été réformé suite à une blessure grave (une morsure de vipère qui l’avait laissé partiellement handicapé d’une main). Rejoignant le milieu des « comédiens » blancs installés aux Philippines (parmi lesquels un bon nombre de routards, repris de justice, soldats américains restés scotchés à l’Extrême-Orient après la guerre du Vietnam, hippies venus s’enfumer au bout du monde, on en passe et des moins recommandables), ce moustachu à l’air bourru avait multiplié les silhouettes, chaque fois qu’un film tourné dans l’archipel avait besoin de visages occidentaux. On se souvient notamment de lui en ninja très improbable dans American Force ou en mercenaire mal embouché dans Zombie 4, ainsi que dans de nombreux rôles de sbires. Que le Père Eternel l’accueille avec un bon pack de bières.