Nick Nicholson nous apprend à l’instant le décès, survenu le 26 septembre, des suites d’un cancer du poumon, de Cirio H. Santiago, l’un des producteurs-réalisateurs les plus actif du cinéma philippin. Vieux complice de Roger Corman, pour le compte duquel il réalisa et produisit des kilos de faux films américains délocalisés aux Philippines (commentaire de Corman : «  »Il tourne tous les ans un ou deux films pour moi, ce qui lui demande six semaines au pire. On potasse les scripts ensemble, je lui fournis cinq ou six comédiens américains et, là-bas aux Philippines, il travaille avec ma bénédiction » », Mad Movies n°80), Cirio H. Santiago s’illustra, pour son compte ou celui des autres, dans tous les genres imaginables, pour le meilleur et (surtout, en ce qui nous concerne) pour le pire : blaxploitation ( hé oui, y’a plein de noirs aux Philippines, vous l’saviez pas ?), post-apocalyptique, prison de femmes, arts martiaux, etc. Ce vétéran inoxydable du cinéma bis tout terrain, encore actif il y a peu, avait signé avec Les Nouveaux conquérants, son chef-d’oeuvre méconnu, une sorte de film-somme où il mêlait tous les genres possibles et imaginables dans une sorte de magma délirant, pastichant la série des Indiana Jones dans l’enthousiasme le plus total. Selon les dépêches d’agence, il était en train de finir le tournage d’un énième sous-Mad Max, intitulé « Road Raiders » : actif jusqu’au bout, mort en scène comme Molière, et autres clichés. Encore un monument d’une certaine époque du cinéma populaire qui casse sa pipe, shit, fuck and blood’n'guts.