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Pour une poignée de péplums…

By   /   20 octobre 2008  /   No Comments

Gavé jusqu’à plus soif de ses VHS de péplums, notre forumeur Captain Beyond a récemment connu l’illumination : soudainement habité par l’Esprit du muscle en slip, les mécanismes fondamentaux du genre lui ont été révélés. Il s’est depuis fait un devoir prosélytiste de répandre la bonne parole.
Je lui laisse la tribune libre.

Gavé jusqu’à plus soif de ses VHS de péplums, notre forumeur Captain Beyond a récemment connu l’illumination : soudainement habité par l’Esprit du muscle en slip, les mécanismes fondamentaux du genre lui ont été révélés. Il s’est depuis fait un devoir prosélytiste de répandre la bonne parole.
Je lui laisse la tribune libre.


Après avoir maté un péplum par jour à la semaine, on a tôt fait de piger le canevas de base sur quoi en broder des tombereaux à gogo. D’où l’idée opiacée d’une entreprise d’utilité publique: mettre à jour le seul et authentique principe générateur du genre, extraire la quintessence du film à star huileuse, déblayer la voie pour la pierre philosophale de l’épopée en série B. Voici… le générateur de péplums ! __1/__ Maciste-Hercule-Ursus, ou tout autre crétin héroïque anonyme fruit des amours coupables de Mme Muscle et d?un quelconque Géant des monts, entre en fanfare et en pagne rouge dans les murs d?une brillante cité aux rutilantes murailles de vrai polystyrène.
Après un verre à la taverne, qu?il ravage suite à son ferme refus de toute escorte policière, luxe dont sa modestie ne peut s?autoriser, il est accueilli avec pompe par une Reine qui tombe aussitôt sous le charme de son brushing épatant, de son regard vitreux, et de son énorme paire (de biscotos). Mais le conseiller aux oreilles crochues veille au grain, la tête pleine de calculs aussi louches que son goût pour les breloques voyantes. Qu?importe : la Reine, dans l?espoir de gagner les bonnes grâces de notre héros et du scénariste, lui offre un quart d?heure de danses folkloriques chamarrées, sans parvenir à allumer la moindre étincelle de vie dans le regard de l?acteur principal. __2/__ Or voici qu?une jeune esclave déboule d?un passage secret du palais pour dessiller les yeux appesantis de Machercursus : les traits envoûtants de la Reine dissimulent l?âme d?une dominatrice nymphomane entraînée par ses conseillers machiavéliques dans les voies sulfureuses du despotisme le plus rétrograde. La jeune esclave se révèle être la fille du chef des rebelles : le peuple ploie sous le joug, le peuple souffre, contraint de payer de son sang, de ses sesterces, l?édification de piteuses murailles en plastoc. Mais les rebelles rassemblent leurs forces ! Les rebelles ? Qui sont-ils ? En deux mots, un quarterons de dés?uvrés consacrant l?essentiel de leur temps à zoner singulièrement dans des carrières, revêtus de couvertures défraîchies ou de sacs poubelles. __3/__ Hercistus n?en croit ses oreilles. Il n?aurait jamais imaginé tant de malignité en l?humaine nature, mais lorsque l?escadron de la garde royale lui tombe dessus à bras raccourcis pour lui faire tâter de ses javelots en plastique empoisonné, il se rend à l?évidence et épouse la cause de l’insoumission. __4/__ Péril en la demeure ! Notre gaffeuse montagne de muscles, partie partager la joyeuse vie des réfractaires troglodytes, n?avait pas prévu que ce faisant, pisté par les espions pointus des sbires graveleux du grand conseiller (par ailleurs en plein complot de l?assassinat de la Reine), la cache des rebelles serait découverte. S?ensuit le sac du repaire par les Romains : massacres au ketchup et prisonniers geignants sont au rendez-vous, et notre héros est conduit auprès de la Reine ignominieusement. Celle-ci le condamne à être enterré vif, et drogué à l?essence fine de peuplier, quinze pieds sous terre après avoir affronté un gorille en carton ou un lion en peluche. __5/__ Les méchants jubilent et affûtent leurs tranchoirs à Reine : las ! L?heure sonne de l?assaut de Babylone par la cavalerie lourde des rebelles, galvanisée par le nom d’Uruculiste. Le bruit de castagne réveille ce dernier, qui du fond de sa tombe, tambourine tant et si bien qu?il provoque un séisme qui engloutit d?une bouchée la capitale. A ce cataclysme bienvenu, le peuple rayonne de joie, et les personnages principaux se congratulent de se voir affranchis de tout ce carton-pâte superfétatoire.
La Reine vicelarde a eu le temps de se faire dézinguer pour ses péchés, et au suprême moment confesse ses fautes et son amour à un Merlisctus embarrassé, visiblement en train de se demander s?il est séant de verser une larme. Bof, mieux vaut faire la fête avec les copains en embrochant les derniers morceaux de fourbes qui traînent, et, sans oublier une bise à la fille du chef, filer vers de nouveaux horizons au technicolor approximatif, où l?attendent les appétits, non moins vastes que les appâts, d?autres Impératrices des Cosaques de Transylvanie.

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About the author

Adepte d'un toubifrisme radical proche de l'auto-destruction messianique, Kobal ne survit qu'en se pratiquant des perfusions intra-auriculaires de doublages à haute densité nanaromètrique. Le week-end, il anime des cérémonies occultes afin de permettre à l'âme de Bruno Mattéi de se réincarner dans le corps de Jeff Leroy.

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