Aujourd’hui, Nanarland vous propose de découvrir une pratique étonnante et complètement oubliée : la présentation des films sur cassettes par des célébrités.
Depuis l’apparition du DVD, les commentaires du réalisateur sont devenus l’un des bonus les plus communs et les plus appréciés par les spectateurs. Imaginez maintenant si, à la place du réalisateur, PPDA ou Benjamin Castaldi surgissaient de nulle part pour vous parler du film que vous êtes en train de regarder et vous expliquer pourquoi il est super bien. Ca peut paraître saugrenu, mais c’est exactement ce que proposait l’éditeur vidéo Proserpine au début des années 80. Format VHS oblige, il ne s’agissait pas alors d’un commentaire lu par-dessus le film, mais d’un pitch de présentation enregistré avant le début du film par Michel Drucker, Yves Mourousi, Patrick Sébastien et d’autres et offrant quelques informations sur l’œuvre ainsi que sur diverses nouveautés du catalogue de l’éditeur. Le problème, c’est que dans la quasi-totalité des cas il est douloureusement évident que la star du jour n’a pas vu les films dont elle parle et n’a parfois qu’une idée très vague de leur sujet. Les pitchs sont visiblement peu ou pas écrits à l’avance, les présentateurs bredouillent ou oublient le titre du film dont ils parlent au milieu de leur tirade, et le tout donne une impression de gaucherie et d’amateurisme assez déconcertante. Ainsi, dans sa présentation de ''Rome violente'' (au passage un grand coup de chapeau à Stebreizh qui a mis en ligne tous ces extraits), la seule chose qu’est capable de nous dire Yves Mourousi au sujet du film, c’est qu’il se passe à Rome et que cette ville est violente. De même, lorsqu’il s’agit de présenter »Assaut sur la ville », Michel Drucker est obligé de retourner l’affichette qu’il tient à la main pour se rappeler le titre du film. ///html
/// Sur la bonne quinzaine de présentations que nous avons pu visionner, on note que Michel Drucker s’en tire plutôt mieux qu’Yves Mourousi : d’abord on remarque que, contrairement à son camarade, son séjour est décoré avec un minimum de goût et qu’il sait s’habiller (lors d’une présentation, Yves Mourousi nous sort tout de même le haut de jogging vert pomme, rouge et blanc). Surtout, il a des choses pertinentes à dire sur les films dont il parle, c’est juste qu’il est parfois en complet décalage avec eux. Voir l’animateur assis sur son canapé et accompagné de sa chienne, comme lors de n’importe quel dimanche après-midi ordinaire, se mettre à disserter sur "Le Massacre des morts-vivants" ou »Maitresse » en évoquant tour à tour des machines à ultra-son qui rendent vie aux morts et des séances de torture sado-maso, donne l’impression de ne pas s’être tout à fait réveillé de sa sieste dominicale. ///html
/// Les meilleures présentations se déroulent évidemment lorsque la vedette invitée se retrouve à vanter les mérites d’une série Z totalement inconnue au bataillon et rame pour nous la vendre comme un grand film étranger injustement inapprécié en France. Il y en a en fait assez peu, mais pour exemple on peut citer "Les rangers défient le karatéka" par Yves Mourousi. Enfin, il y a aussi ceux qui décident de se donner à fond, comme Patrick Sébastien pour la présentation de »Violence à Manaos » (extrait mis en ligne par Commissaire Tanzi, merci à lui) dont on dira avec gentillesse qu’il ne donne pas pour l’occasion le meilleur sketch de sa carrière. ///html
/// Les éditeurs de VHS ont mis du temps à trouver la bonne formule et à décider quels genres de petits ajouts pouvaient intéresser les clients. Si les bandes-annonces ou la présentation du catalogue sont restées des valeurs sûres jusqu’à la fin, on peut également trouver sur certaines vieilles cassettes… des pubs avant le film. Quand on sait qu’à l’époque les VHS coûtaient nettement plus cher que les DVD d’aujourd’hui (pour les toutes premières cassettes les tarifs montaient facilement jusqu’à 1 500F par film !), on se dit qu’il y en a qui n’étaient vraiment pas gênés.