V’là l’printemps, les oiseaux font cui-cui, la nature est gorgée de sève, l’acné redouble d’intensité sur les visages adolescents, même les vieilles demoiselles ont un p’tit air effronté… et la radio de Nanarland enrichit opportunément sa playlist de trois titres, et oui.
En premier lieu, c’est le chinois Super Inframan qui déboule poings et antennes en avant avec son thème pétaradant. Un hymne triomphant qui illustre aussi bien les prouesses superhéroïques de Danny Lee que l’ambition commerciale des frangins Run Run & Runme Shaw…
Avec le deuxième titre, on bascule dans le vintage naphtaliné avec une chanson tirée du nanar pur jus « Le Gorille de Brooklyn », alias « Bela Lugosi Meets a Brooklyn Gorilla » (1952). Dans le rôle du crooner de bas étage, c’est un certain Duke Mitchell, sosie autoproclamé de Dean Martin, qui donne tout ce qu’il a pour donner le change.
Quant à la voix nasillarde et aigrelette qu’on entend brièvement, il s’agit de celle du toxique Sammy Petrillo, un clone maléfique de Jerry Lewis… Voyez un peu comme on vous gâte !
On termine en douceur avec un morceau détente, et joliment composé (bah oui, il en faut aussi !). Il s’agit du titre « Red Hot Wax », signé de l’apprécié Nico Fidenco et extrait de « Black Emanuelle en Orient » alias « La possédée du vice » (1976), de Joe D'Amato, avec l’actrice d’origine indonésienne Laura Gemser dans le rôle titre.
Une plage musicale qui incite irrésistiblement à aller batifoler dans le champs le plus proche, humer à pleins poumons les senteurs fraîches de Dame Nature, quand l’air embaume le parfum des premières fleurs et que… attendez, on me signale dans l’oreillette que c’est aujourd’hui que le nuage radioactif de Fukushima doit survoler notre beau pays. Oh la belle époque !