Il est des instants où l’artisan peut contempler avec fierté ses mains bosselées par les cals et noircies par le labeur et, observant son oeuvre, grommeler fièrement « Ouep, ça valait le coup ! », avant de cracher négligemment son jus de chique. Sans doute en atteignant son six centième film chroniqué (il était loin le temps où nous nous enthousiasmions pour notre 200ème ! Certes, c’était Turkish star wars, mais bon !), Nanarland a-t-il rejoint ce stade de plénitude légèrement satisfaite de l’industrieux homme de l’art. Pour fêter ça, les dernières chroniques en date nous permettent d’apprécier le nanar dans toute sa variété artistique et historique. C’est d’abord un dessin animé pour enfants, Les Aventuriers de la galaxie, qui nous fait retrouver avec délice le fond du panier de l’animation asiatique (et l’ineffable catalogue de l’infâme société IFD). Mais cette nostalgie du nanar-gloubiboulga de notre enfance est contrebalancée par Torque, un exemple nettement plus récent de film motorisé et branchouille, à la gloire des grosses bécanes lustrées et des minet(tes) en cuir borneuh tou bi waïlde. C’est ensuite Highlander : la source, un film encore inédit en France, qui vient apporter un ultime chapitre peu glorieux à la saga issue de l’un des films mythiques des années 1980, tout en nous apportant un excellent exemple de crétinerie contemporaine (nostalgie et modernité mêlées). De l’exotisme ensuite, et une gâterie pour nos lecteurs islamistes, avec l’indescriptible International Guerillas, le film pakistanais où Salman Rushdie est un méchant à la James Bond, agent du complot juif international qui vise à détruire l’islam, mais se fait courser par des guérilleros musulmans déguisés en Batman, et finit foudroyé par des corans volants qui tirent des rayons laser. On continue enfin dans les curiosités du bout du monde avec le retour de Weng Weng, le nain le plus célèbre des Philippines, dans l’ahurissant western D'Wild Wild Weng. Un film incunable, exhumé du fond des temps, que nous avons découvert assez récemment alors que nous pensions avoir fait le tour de la brève filmographie de Weng Weng, et qui constitue un beau bouquet final, en tant que six centième chronique de notre site. Sans oublier l’évolution des autres rubriques du sites qui se sont enrichies ces dernières semaines, avec la bio de James Ryan et toujours plein de nouveautés dans nos rubrique audio, vidéo, biblio et radio-blog. Nostalgie, modernité, et même archéologie : le nanar est décidément partout à la fois, vivant dans toute sa richesse et sa variété. Preuve que nous sommes très loin d’en avoir fini avec l’exploration de ce continent fantastique qu’est le côté obscur du cinéma.
Gâteau de news à la crème chantilly pour fêter la 600ème chronique
- Published: 16 années ago on 24 juin 2008
- By: nikita
- Last Modified: avril 13, 2012 @ 11:19
- Filed Under: News du Blog Nanarland