Loading...
You are here:  Home  >  News du site Nanarland  >  Current Article

« SAS : l’oeil de la veuve » : Gérard de Villiers en perdition

By   /   31 mai 2007  /   No Comments

1989, Etats-Unis/France. De Andrew McLaglen. La littérature de gare au cinéma, ça ne fait pas toujours des miracles. Etant donné ce que Gérard de Villiers est à Ian Fleming, il était naturel que les adaptations de SAS se situent dans le même genre de subordination par rapport aux films de James Bond. Après un film peu concluant avec Miles O'Keeffe (« SAS à San Salvador »), Gérard de Villiers (producteur associé) met cette fois le paquet, puisque « L’Oeil de la veuve » semble avoir bénéficié d’un budget plutôt conséquent, avec l’embauche d’un réalisateur vétéran (Andrew McLaglen qui, après « Les Oies sauvages », termine très mal sa carrière), de zolis lieux de tournage et une photo soignée. Las ! Malgré les relatifs brouzoufs exhibés à l’écran, le film s’étale avec la même grâce qu’une pâte à crèpe mal dosée et s’avère moins convaincant qu’un bis italien de base des années 1960. La faute à un scénario des plus confus : le film ayant apparemment bénéficié d’un massacre à la tronçonneuse en guise de montage, les scènes se succèdent de manière hachée et bâclée en échouant à donner le moindre souffle à l’intrigue. On oublie en cours de route ce que fait le Prince Malko Linge, ce qu’il est censé accomplir, récupérer ou faire péter (voire les trois à la fois), ce que veulent exactement les méchants, et la résolution de l’intrigue sent le bâclage à trente mètres. Le pire est encore la non-présence de SAS Malko Linge en temps que personnage : le héros nous est à peine présenté, ce qui présuppose une connaissance de la série de bouquins pour apprécier le film. Le film étant en partie destiné à lancer le personnage sur le marché américain, on reste perplexe devant la pertinence de l’opération. Malko est de surcroît incarné par l’illustre inconnu Richard Young (mais si ! le mec qui donne son chapeau à Indiana Jones dans le prologue d’ »Indiana Jones et la dernière croisade »), une sorte de croisement entre Alexandre Del Valle et Olivier Besancenot, au charisme de porte-parapluie. Quant au reste du casting : si F.Murray Abraham et Ben Cross (les méchants) assurent correctement tandis que Mel Ferrer justifie son statut de guest-star dans le rôle du chef de la CIA, on reste dubitatif devant la présence au générique (et sur l’affiche originale, où sa tête figurait en médaillon) de Patrick « John Steed » McNee, dans le rôle totalement inutile d’un vague méchant qui ricane bêtement au téléphone. Toutes ses scènes, mises bout-à-bout, doivent occuper moins de cinq minutes de métrage. Paul Smith, dans le rôle du majordome-sbire-garde du corps de Malko, fait son habituel numéro de sous-Bud Spencer sans trop se fouler. Les vrais problèmes viennent du casting féminin, une sorte d’assemblée de bimbos toutes droit sorties d’un téléfilm érotique de Joe D'Amato. Confusion, incohérence, indigence et idiotie sont au menu de ce film sorti à la va-vite sur les écrans français et tombé dans un oubli tout à fait mérité. « SAS : l’oeil de la veuve » ne mérite peut-être pas une vraie chronique, car ce défilé de clichés et d’âneries inspire avant tout une certaine fatigue, mais il présente quand même une forte dose de ridicule.

    Print       Email

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>