Une fourmi de dix-huit mètres Avec un chapeau sur la tête ça n’existe pas, ça n’existe pas. Eh ! pourquoi pas, mon cher Robert ? Après tout, on voit bien pire sur Ciné FX. Et tiens ! ça tombe bien, ce mois-ci, ils nous repassent »Tarantula » de Jack Arnold. L?homme qui a fait »L?homme qui rétrécit ». Mais à l’inverse du célèbre film de ce valeureux réalisateur de la Universal, point d’homme qui rétrécisse ici-bas, bien que néanmoins l?on ait affaire à un nouveau cas de disproportion : disproportion entre les intentions et le résultat, d’une part et, d?autre part, entre l?homme, qui persiste à être bien peu de chose, et la tarentule géante dopée au nucléaire, qui ne se pose pas de questions et boulotte les seconds couteaux à qui mieux mieux, ne laissant aux veuves que quatre abattis, trois flaques géantes de liquide suspect et deux yeux pour pleurer.
La faute à qui donc ? Non, pas à Napoléon, idiot ! la faute au méchant, comme d?habitude. Le méchant est biochimiste. L?inconscient. Diplômé en Biologie Loufoque à l?INRA des Etats-Unis, il passe son temps à gigantiser des cochons d?Inde en leur injectant, par voie de seringue, un isotope radioactif de l?ammoniaque dans le but avoué de réduire la faim dans le monde. Bah oui, quoi, pas con ! Le jour où les lapins feront dix-huit mètres il y aura du râble en rab? à la cantoche pour l?humanité repue qui nagera conséquemment dans le bonheur. Enfin, encore un qui n?a pas dû lire la chronique de Night of the Lepus? Mais ce qu?il n?avait pas prévu, con de biochimiste qu?il est, c?est la soudaine réapparition d?un laborantin hideux, précédemment victime du sérum ammoniaco-radioactif et laissé pour mort des suites, non pas d?une longue et cruelle maladie, mais bien d?une courte maladie rigolote chère à Pierre Desproges : l?acromégalie foudroyante. Ce gourgandin de zombie rendu complètement fou va se comporter en misérable foutriquet et tout casser dans le labo du savant, libérant dans le même mouvement un macaque ? bon, là, ça ne prête pas trop à conséquences à part un petit lancer de macaque, toujours apprécié des amateurs ? mais surtout, surtout? (tin tiiiin, c?est le jingle !) ?TARANTULA, la tarentule, qui va s?en aller derechef tarentuler parmi les braves gens (dont un héros et une dame) créant une panique digne d?un film d?animal géant, genre La Mort au large, mais au sec et avec du poil au pattes. Voilà un film qui donne une idée de ce qui a bien pu se passer dans la tête d?un certain Bill Rebane quelques années plus tard pour qu?il finisse par nous proposer l?affreux Spiders l?horrible invasion, lequel peut être assimilé, en première approche, à un remake nanarifiant de »Tarantula ». Bill a sans nul doute dû voir ce film dans sa jeunesse et se dire « Quand je serai grand, je serai réalisateur de films d?araignées, sauf que moi, je ferai tout en mousse ». C?est manifeste, comme le prouve l?image ci-dessous : __ »Au dessus : l’image ci-dessous. Tarantula vs Spiders. On est velus là pour s’éclater »__ En attendant, on peut voir dans »Tarantula » une honnête série B budgetisée un peu moins chichement que son ersatz honteux, quoique le gars des effets spéciaux ait bien dû tout de même mourir de faim pendant le tournage. Un spectacle simplet, réjouissant et suranné, qui ne possède cependant pas les attributs du vrai nanar (et encore moins ceux du vrai classique que d?aucuns puristes pourraient voir en lui sur leur seule foi en Jack Arnold). N?utilisant dans ses effets arachnéens aucune des ficelles de nylon habituelles de la série Z, la bête se meut à la manière naturelle du chélicérate distingué : pas de mygale de chez Gifi animée en »stop motion » laborieux là dedans – bien que cela eût été plus poétique – il s?agit une vraie bestiole incrustée par transparence tout le long du film. Tout cela est un peu flou quand même, un peu trop souvent noyé dans le noir afin de gommer les imperfections techniques à la vue du scrutateur tatillon et l?on notera, de plus, la quasi absence de contact entre la bête incrustée, son environnement et les protagonistes du film : »Tarantula », c?est un peu l?araignée de chez Filmark qui ne joue jamais dans le même plan. Au rayon des anecdotes, on signalera, en outre, la présence de Clint Eastwood à ses débuts, dans une petite panouille ingrate de trois secondes. Présence assez douteuse, cela dit, on ne le reconnaît pas. Ça pourrait tout aussi bien être Richard Harrison, après tout? __ »Ouais, vas-y, Clint, largue le napalm ! »__ Et comme sur le blog de nanarland, tout finit toujours par un lancer de macaque : LANCER DE MACAQUE ! PS : La notule que vous venez de lire étant une honte de mauvaise foi, vous pouvez toujours vous racheter en allant vagabonder sur celles de nos excellents collègues de Animal Attack et Devildead, écrites, celles-ci, par des vrais warriors du bis.
Sur Ciné FX, la tarentule est appelée à régner.
Une fourmi de dix-huit mètres Avec un chapeau sur la tête ça n’existe pas, ça n’existe pas. Eh ! pourquoi pas, mon cher Robert ? Après tout, on voit bien pire sur Ciné FX. Et tiens ! ça tombe bien, ce mois-ci, ils nous repassent »Tarantula » de Jack Arnold. L?homme qui a fait »L?homme qui rétrécit ». Mais à l’inverse du célèbre film de ce valeureux réalisateur de la Universal, point d’homme qui rétrécisse ici-bas, bien que néanmoins l?on ait affaire à un nouveau cas de disproportion : disproportion entre les intentions et le résultat, d’une part et, d?autre part, entre l?homme, qui persiste à être bien peu de chose, et la tarentule géante dopée au nucléaire, qui ne se pose pas de questions et boulotte les seconds couteaux à qui mieux mieux, ne laissant aux veuves que quatre abattis, trois flaques géantes de liquide suspect et deux yeux pour pleurer.
- Published: 16 années ago on 26 février 2009
- By: lerodeur
- Last Modified: avril 19, 2012 @ 6:53
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