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Amours Parallèles, de Jean-Marie Pallardy

By   /   3 mai 2008  /   No Comments

Après en avoir annoncé la sortie avec émoi, Nanarland vous propose un compte-rendu à chaud de la lecture de  »Amours Parallèles », un roman époustouflant de l?immarcescible Jean-Marie Pallardy. ++__Amours Parallèles, de Jean-Marie Pallardy (éditions Les Points sur les I)__++ Novellisation d?un scénario voué (apparemment) à être prochainement adapté sur grand écran, Amours Parallèles est de fait gorgé d?indications visuelles, voire cinématographiques. Jean-Marie Pallardy y pratique, comme à son habitude, la manipulation totale de son spectateur / lecteur. Il guide de façon péremptoire son regard, pour mieux le perdre dans les méandres tortueux d?une intrigue maniant la chausse-trappe avec agilité. Anouchka, danseuse topless d?un strip bar praguois, accepte la proposition du sémillant sexagénaire millionnaire Gaspard De La Roche. Elle l?épouse, s?installe dans son château, sis sur les hauteurs d?un village dont on ne connaîtra jamais le nom. Mais quand le chat Gaspard n?est pas là, la souris Anouchka danse avec Thibault, 30 ans, architecte, bel homme, sportif. En pleine célébration de leur premier anniversaire de mariage, Gaspard surprend Anouchka dans les bras de son amant. Dans la violente confusion suivant cette funeste découverte, Gaspard meurt écrasé par des barriques de vin. Les suspicions de la famille De La Roche, de la police et, globalement, de tous les villageois assaillent la jolie veuve de toutes parts. Elle est loin de se douter que celle qui provoquera sa chute ne sera autre qu?Anna, la femme de Thibault. Comme précisé en préambule, le style de Pallardy est sec, brut. Il nous immerge directement dans l?action sans s?embarrasser d?affèteries. Il cède occasionnellement à la tentation de la digression descriptive ou de la parenthèse historique, mais ces apartés jouent un rôle essentiel, en faisant office de respirations dans un récit d?une densité volontiers éprouvante. Les chapitres ? ou plutôt les séquences ? s?enchaînent avec une rapidité guidée par de légitimes impératifs d?efficacité narrative. L?auteur a retenu toutes les leçons des nouvelles références dramatiques du moment : les pages d?Amours Parallèles s?égrènent comme autant d?épisodes d?un feuilleton à rebondissements ? imaginez une intrigue de télénovelas, littéralement transcendée par un rythme à la 24 heures chrono, et vous aurez une (faible) idée du résultat. Ce qui séduit le plus, c?est la façon dont l?auteur renoue ici avec ses premières amours paillardes. Après la relative austérité d?un Overdose ou d?un Femme ou Maîtresse, Jean-Marie Pallardy nous dévoile un microcosme, une communauté quasi utopique transpirant d?une nostalgie sincère pour les valeurs d?un terroir idéalisé, où le sexe est partout. Dans le moindre regard, dans une bretelle de robe tombant négligemment sur une épaule, dans la moiteur des douches matinales, dans les massages troublants d?Anna, dans le décolleté d?une jeune fille narguant la bonne société avec toute l?impudence sexuelle de sa jeunesse éblouissante. En un désaveu spectaculaire de la majeure partie de son ?uvre, allons plus loin, de son existence toute entière, Jean-Marie Pallardy tombe le masque et reconnaît que les femmes règnent sur le monde. Les hommes d?Amours Parallèles sont lâches, veules, égoïstes jusque dans leurs ébats sexuels. Les héroïnes sont fortes, séductrices implacables menant le sexe soi-disant fort par le bout du nez, pour ne pas dire autre chose. Anouchka, pasionaria orgueilleuse grisée par le pouvoir, est à ce titre l?une des créations les plus fascinantes de son auteur. Dans le c?ur des passionnés de Pallardy, « La Tchèque » restera à jamais cette furie d?émotions contradictoires, cette rebelle libertine dévorée par ses envies, ses doutes, et des questions dont seul le vent connaît la réponse. Don « The Wilson » Dragon  »Note : afin de lever toute ambiguïté, précisons à l’attention des tristes irréductibles allergiques au second degré que cette critique à l’emphase grandiloquente est moins l’hagiographie dithyrambique d’un fan énamouré qu’une énième occasion gentiment chafouine d’illustrer le « génie méconnu » de Pallardy avec un sens de la moquerie plein de tendresse… »

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About the author

Né en 1980, rédacteur de Nanarland depuis 2001, vidéovore chevronné, vit et travaille à Grenoble comme monteur vidéo.

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