Tout juste sortie sur les écrans turcs, la suite de « L »Homme qui va sauver le monde », plus connu sous le titre de Turkish Star Wars, effectue une discrète apparition sur nos écrans : « L’Homme qui sauva le monde : le retour » sort dans une seule salle hexagonale, spécialisée en oeuvres turques, le « Cinéma du Monde » (42 boulevard de Bonne-Nouvelle, à Paris, dans d’anciens locaux de la cinémathèque française). Malheureusement, les échos que nous avons pu recueillir ne sont guère favorables : si le génie du film original venait précisément du fait qu’il se prenait au sérieux, cette suite se veut une parodie sans ambages. Avec les années, « L’Homme qui va sauver le monde » est devenu un film culte en Turquie, comme dans le reste du monde, du fait d’un ridicule tout à fait involontaire. Sa suite surfe avec roublardise sur le souvenir d’un cinéma populaire turc dont il ne possède nullement la candeur et le premier degré, d’après les recensions de certains de nos correspondants, s’avère une comédie plutôt poussive. Si la présence du footballeur Pascal Nouma est un motif de curiosité, son rôle tient semble-t-il plus du gadget que d’autre chose. En outre, notre idole Cüneyt Arkin n’effectue qu’une apparition clin-d’oeil, laissant la vedette à Mehmet Ali Erbil, comique vedette en Turquie, qui interprète son fils, véritable héros du film. Une opération avant tout commerciale, donc, qui fait mine de surfer sur la nostalgie d’un certain cinéma, pour nous servir un humour référentiel, paraît-il assez peu compréhensible des spectateurs non-turcs. Une déception, apparemment (mais la team attend de l’avoir vu pour en juger de manière définitive) qui ne fait cependant que nous confirmer que le nanar ne saurait réellement s’épanouir sans une bonne dose d’innocence.