L’un des plus beaux moments de la dernière Nuit Excentrique s’est déroulé en coulisses, quelques minutes avant l’ouverture des portes. Un homme d’un âge certain, dissimulé sous son imper, ses binocles et son chapeau, lance à la cantonade « Qui est le responsable de Nanarland ? ». Trente secondes de flottement. Cette voix, cet allant… HOLY MOTHER OF SHIT. On s’avance main tendue, des étoiles plein les yeux. « Vous êtes Jean-Marie Pallardy ? » C’est bien lui. Il a repéré l’affiche de l’événement quelques jours plus tôt, et la présence de Robert Ginty sur celle-ci lui a fait croire que nous allions diffuser White Fire, sans son autorisation. Ce n’est absolument pas le cas, le malentendu ne se dissipera qu’au terme d’une longue demi-heure de conversation à sens unique.
Le dialogue est forcément compliqué. Le ton des premières chroniques de ses films sur le site, écrites sous le coup de la sidération, s’est révélé blessant pour le réalisateur. Les années et la découverte du reste de sa filmographie aidant, son appréhension a accompagné l’évolution éditoriale de Nanarland dans sa globalité : les moqueries des débuts se sont transformées en respect totalement énamouré pour l’unicité, l’excentricité d’œuvres à nulles autres pareilles. Sans son White Fire, ce site n’aurait définitivement pas la même tronche. La moitié d’entre nous aurait fini en prison, l’autre shootée aux mauvais anxiolytiques.
Loué sois-tu, Jean-Marie, pour être venu nous confronter, seul comme un bonhomme prêt à en découdre, pour finalement toiser ton étrange marmaille cinéphile avec bienveillance. La hache de guerre partiellement enterrée suite à cet Oasis partagé au comptoir du Grand Rex, à notre tour de respecter la parole donnée en vous signalant, chers lecteurs, la ressortie en DVD chez Rimini Editions du Ricain, réalisé, co-scénarisé et interprété par Pallardy, l’idole, la figure totémique.
Vous devez acquérir cet objet sur la seule base théorique que le monde a besoin de Jean-Marie Pallardy et de son œuvre. Revoir Le Ricain, en particulier son dernier acte de pure folie, c’est tourner le dos à l’insupportable standardisation du cinéma d’aujourd’hui, succomber au plaisir insondable d’une mise en scène impulsive, d’un recours au système D défiant toutes les conventions internationales. Un script co-écrit par Pierre Pelot, un thème principal signé Ennio Morricone, Jess Hahn et Gordon Mitchell devant la caméra, Le Ricain reste l’un des projets les plus aboutis de son auteur et aurait, selon lui, inspiré Un monde parfait de Clint Eastwood. Disons que ça reste à prouver.
Peu importent l’absence de bonus ou même la coquille dans le nom de Gordon Mitchell sur la jaquette, au contraire, ça renforce l’aspect collector.
Maintenant que le grand Jean-Marie a pu converser avec vous sur ces inquiétudes et mieux comprendre l’amour particulier de Nanarland pour ses œuvres, serait-ce le moment d’obtenir une interview de sa part pour le site ?
Ouhla, chaque chose en son temps. La confiance se gagne pas à pas
La jaquette réussit carrément à faire une erreur sur « erreur »…
S’il n’ avait que cela !
Gordon MiCHTell ?
Ennio Moriconne au lieu de Ennio Morricone ?
Cette jaquette est magique.
Si ça se trouve, c’était vraiment Morriconne, qui serait donc à Ennio Morricone, ce que Bruce Le est à Bruce Lee.
En tout cas, je vous accorde que Pallardy a certainement joué un rôle crucial pour la création du site. Et je dirais même que…
Si Le Ricain » n’était pas là
Vous seriez tous sans Pallardy
Privés de parler films de ninja
Privés de saluer Crocodile Fury.
En même temps, à force de vous foutre de sa gueule, hein… voir vos tronches décomposées lors de la soirée, c’était un grand moment d’hilarité à haute portée nanarde.
Merci donc à Nanarland de nous faire rigoler involontairement !
P.S. : Quant aux fautes sur la jaquettes, vous ne devriez pas trop en rire, il y en a autant sur votre site qui pourtant se veut référentiel avec wikiréférencement et tout le bazar prétentieux.
Merci à toi Patrice d’être venu et d’avoir payé ta place pour cette soirée en tous cas. N’hésite pas à revenir soutenir l’effort de guerre de Nanarland, c’est toujours apprécié.
merci pour votre site. Pourquoi douter de la ressemblance avec le Eastwood? c’est un fait que l’histoire de ce film que je découvre « grâce » à vous (;-)) est très proche.
Pelot est bien connu aux States: le pitch a pu voyagé sans problème.
John Carpenter vient bien de gagner un procès contre Luc B. pour plagiat de son Escape LA 1997 pour une série à l’histoire proche.
Donc les Français peuvent être copiés et copier.
Au plaisir de vous lire (mais j’ai tant à rattraper)
Merci
Pierre